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Il ne me sera pas permis de retrouver mon Maître avant quelques jours, emploi du temps professionnel cruel. Je ne pourrais pas être à lui livrée avant
plusieurs jours. Je lui écris ce mail pour lui dire mon état loin de mon grenier.
" Maître,
Ce soir mon corps exulte, chaque portion de ma chair vous désire.
Je suis votre animale, votre chose, votre salope, désireuse de vous, votre esclave, votre source coulante, votre volcan primaire, mon vague
déferlante.
Si j'étais près de vous ce soir, vous ne pourriez me
calmer : je hurlerai de désir, d'envie.
Je ramperai pour vous implorer de me dévaster, de faire hurler l'animale, de faire jouir la femme, de supplicier l'esclave,
d'emflammer l'imagination, de dire le verbe et de faire vibrer la chair.
Je vous supplierai de
m'attacher sur la croix et de me savourer, de me goûter, de me tenailler, de me supplicier.
En croix... Nue... Attachée aux pieds et aux poignets, portant les fers, je prierai d'être écartelée, palpée, pétrie, je vous désire tant pervers, divin
bourreau...
Je m'imagine investie, conquise, fente ouverte, con liquide, tétons gonflés, cuisses bandées, croupes cambrée, bouche ouverte et salivante.
Je voudrais sentir mes chairs entravées, claquées, cirées, huilées, fouettées,
cravachées, chauffées, rougies, glacées, mouillées...
Pas de bandeau. Yeux ouverts pour me noyer dans les
vôtres.
Cheveux libres et fous, nue, sans peur, sans honte, je serais votre femelle, votre sauvage, votre créature, esclave, votre tourmentée...
Mon âme hurlerait encore alors que mes chairs pleureraient... ma voix quémanderait plus alors que mon corps voudrait
mourrir pour arrêter la torture...
Inondée de larmes, de bave, de salive, de cyprine mielleuse... j'espérerai votre élixir, vous me la refuseriez encore... attendant encore pour me libérer.
Aliénation, démence, corps et âme égarés. Divagation, extravangance suspendue à votre unique raison, envahie par mon désir d'être à
vous.
Je suis votre déchirée, je suis votre fauve sexuelle, votre grandie, élevée par la souffrance par la démesure de
mon désir de vous.
Mon Lui, je suis secouée de tremblements, je sens la nausée m'envahir. Je dois aller me coucher et pour cela je dois calmer mon corps et
mon âme. Je vais m'imposer de me doucher à l'eau froide, en psalmodiant votre nom... je resterai glacée des heures sur le carrelage de la douche avant que mon âme apaisée me porte dans mon lit.
Ce soir, loin de vous, c'est insupportable, intenable, inhumain.
Pourtant personne à part vous ne suspecte mon supplice, pourtant personne d'autre que vous n'est responsable de mon exaltant bonheur.
Aucun Dieu ne peut provoquer plus de ferveur. Merci Maître de remplir ainsi votre absence, merci de me permettre d'incruster le verbe, mon intelligence dans ma nature, mon animalité, merci de
m'offrir de perdre le contrôle pour ne plus être que moi à vous".
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